Jean-Pierre RAYNAUD

" Pour moi l’art, c'est le premier geste que j’ai fait dans mon garage, un geste qui me paraissait fondamental ; il n’y avait rien à vendre. "

 

Poussé par un besoin viscéral de s’exprimer, Jean-Pierre Raynaud accomplit un jour de 1962 un geste décisif en remplissant un pot de fleur avec du ciment. Libre, audacieux, transgressif, ce premier geste ne le quittera plus. Dès lors, l’artiste développera un travail conceptuel autour de l’objet ; pot de fleur, sens interdit, carreau de céramique deviendront son vocabulaire, qu’il déclinera en d’innombrables variations. La radicalité de son langage plastique, explorant un dialogue entre mental et réel, le place parmi les grandes personnalités de la scène artistique contemporaine. L’artiste nous confie, avec humilité et intégrité, ses joies, ses regrets, nous parle de son œuvre comme un autoportrait et de sa quête dont il recherche le prochain geste, l’ultime accomplissement. Glaciale et distante, son œuvre se présente comme une vision du monde, cruelle certes, mais située au-delà de l’angoisse et de la violence : l’homme en est absent, et  « rien ici », comme l’a écrit Alain Jouffroy, « n’est exprimé, mais tout est montré… »