Gilles AILLAUD

"  Les images que sont les tableaux ne nous intéressent que dans la relation qu’elles entretiennent avec l’ensemble de la réalité historiques dans laquelle elles apparaissent. "

 

Peintre français de la « figuration narrative », Gilles Aillaud associe la déconstruction picturale à l’activisme révolutionnaire. Dans ses tableaux, il met en place un système perspectiviste complexe, piégeant le spectateur dans des espaces faussement stabilisés. Les grilles qu’Aillaud utilise souvent ne sont pas un motif de la peinture « matérialiste » mais une structure fétiche, une sorte d’épistémè moderniste tout comme Rosalind Krauss a fait de la grille l’emblème du modernisme, du cubisme au minimalisme. Ses tableaux traquent un moment fragile où l’immobilité d’un décor s’anime de la présence soudaine d’une figure, d’une bête en général. Ce moment est celui de l’émergence du visible ; l’attention portée à l’épiphanie de la forme explique que les oeuvres d’Aillaud ne cessent de poser la question de leur achèvement, et entretient ainsi une profonde parenté entre l’art d’Aillaud et la genèse du visible chère  à Merleau-Ponty.