Des choses mouvantes: Exposition collective

5 Juin - 27 Septembre 2014

Avec une selection des oeuvres de :

Mélanie BERGER / James BROWN / Christian DOTREMONT / Hans HARTUNG / Eva HILD / Paul KLEE / François MORELLET / Elisa PONE / Gérard SCHLOSSER
 

« C’est, au-dessous de ces cristaux bien découpés et de cette congélation superficielle, une continuité d’écoulement qui n’est comparable à rien de ce que j’ai vu s’écouler. C’est une succession d’états dont chacun annonce ce qui suit et contient ce qui précède. À vrai dire, ils ne constituent des états multiples que lorsque je les ai déjà dépassés et que je me retourne en arrière pour en observer la trace. Tandis que je les éprouvais, ils étaient si solidement organisés, si profondément animés d’une vie commune, que je n’aurais su dire où l’un quelconque d’entre eux finit, où l’autre commence. En réalité, aucun d’eux ne commence ni ne finit, mais tous se prolongent les uns dans les autres. »*

 

L'intuition se placerait dans la mobilité. Aussi, comment traiter cette idée de choses mouvantes? Les artistes de cette exposition exploitent la mutation des différents états de la création; l'œuvre mutant elle-même en une chose incertaine. Eva HILD façonne de ses mains la matière pour en créer des corps mouvants, alors que Mélanie BERGER use de l'animation abstraite afin de narrer le concept de révolution. James BROWN, dans The Realm of Chaos and Light  crée une constellation d'étoiles et des vagues de nuages. Il en dévoile le caractère cellulaire,  organique et changeant. Dans l'œuvre Je suis un poisson dans l'encre... , Christian DOTREMONT saisit la nature matérielle de l’écriture ; le poème s’infuse alors en logogramme. Chez Paul KLEE, une combinaison de lignes et de taches flottantes dégage les contours d’un personnage imaginaire qui semble pris au piège d’un réticule de points. Dans cette exposition, les choses mouvantes se contemplent dans le point, la trace, la tache, le feu d’artifice, la sculpture et l’animation. La pensée faite d’assemblages abstraits et aléatoires, permute alors la permanence des choses en une myriade de repères mouvants.

 

*Henri BERGSON, La Pensée et le mouvant. Essais et conférences, Presse Universitaire de France, Paris, 1934, Chapitre VI, p.183.