Gérard Schneider au tournant des années 50: Exposition collective

7 Juin - 13 Octobre 2018

Avec une selection des oeuvres de :

Lucio FONTANA / Hans HARTUNG / Willem De KOONING / Gérard SCHNEIDER / Bernar VENET
 

 « L'abstrait c'est la libération de tout conditionnement extérieur, c'est l'aboutissement d'un processus de création individuelle, de développement personnel dont les formes n'appartiennent qu'à moi-même. J'assimilerai cette démarche à l'improvisation musicale ».

Gérard SCHNEIDER

 

Le geste tel un élan intérieur, au graphisme expressif et libre, fait naître la couleur sur la toile de Gérard Schneider. Porte-drapeau et précurseur de l’ « abstraction lyrique », Gérard Schneider, suivi par Hans Hartung, Pierre Soulages et de Georges Mathieu, amorcent la reconnaissance artistique de ce mouvement en septembre 1947 lors du IIème Salon des Réalités Nouvelles. Ces artistes s’opposent à l’abstraction géométrique et se font chantres de la spontanéité du geste lyrique. Leurs peintures récentes font couler l’encre du critique d’art Jean-José Marchand qui utilise pour la première fois les termes d’« abstractivistes lyriques ». Ainsi, l’Abstraction lyrique est née du geste des artistes et des mots de la critique.

 

Au tournant des années 50, la peinture de Gérard Schneider arrive à une expression gestuelle où formes et couleurs éclatent avec force, émotion, passion, dans un romantisme moderne où l'instantanéité domine. Parler de sa création ou la décrire s’apparente à la critique musicale. Il donne un numéro d'opus comme titre à plusieurs de ses œuvres, Opus 400, Opus 494… Les couleurs donnent le ton, plaquent des accords et tendent à l’éclatement des formes pour donner vie à sa seule existence (Opus 73 C). Une palette où prédominent le rouge, le bleu, le violet, le noir. Ses tracés véhéments à la brosse tentent de capter l’instant fugitif, et libèrent les forces mystérieuses qui habitent le peintre, exaltant un chromatisme servi par une pâte dense et riche (Opus 71 C) Pour lui, la peinture sur toile a autant de force que la peinture sur papier. Ici, il associe à l’encre de chine, la gouache et le pastel (WP85). La spontanéité de l’acte créateur vient ainsi pour Schneider à la rencontre d’une dynamique structurelle.

 

A l’inverse, les œuvres des années 50 de Hans Hartung dévoilent une intensité tragique et un caractère révolté. Le trait est solide mais élégant, en « clayonnage » dans son œuvre de 1959. Les faisceaux de barres noires ou de couleurs épaisses, sous l’effet de coups de pinceau souples et rapides sur fond neutre, jaillissent dans ces œuvres, le rythme des lignes s’intensifie jusqu’à suggérer des touffes, des gerbes. Au contraire dans T.52-37 de 1952, des idéogrammes surgissent d’un fond neutre, mais à l’instar de la calligraphie orientale, le trait chez Hartung est appuyé et se défend de tout caractère décoratif.

 

A l’instar de l’Abstraction Lyrique de Gérard Schneider et de Hans Hartung, l’Expressionisme abstrait de Willem de Kooning et l’art informel de Lucio Fontana s’affirme. Si le début des années 50 s’identifie comme le printemps de l’abstraction et du geste, les années 60 s’affirment comme l’apogée d’une abstraction énergique et absolue dans toute l’Europe et outre Atlantique. Quand de Kooning inscrit sa peinture dans un geste expressif et libre, Bernar Venet par analogie, réalise ses goudrons et déchets où coulures et traces reflètent une expressivité énergique et involontaire.

 

Gérard Schneider, comme Hans Hartung, expose après 1947 à la Galerie Lydia-Conti puis chez Louis-Carré à Paris. Il participe à l’exposition itinérante « Französischer abstrakter Melerei » en 1948 à travers 7 villes allemandes, permettant ainsi le renouveau de l’abstraction en Allemagne. La même année, Gérard Schneider est invité à la Biennale de Venise, où il est considéré comme l'un des artistes les plus significatifs de l'avant-garde.

 

Samuel Le Paire Fine Art est heureuse de réunir une sélection d’œuvre des années 50 de Gérard Schneider et de l’inscrire dans les travaux de Hans Hartung, Willem de Kooning, Bernar Venet et Lucio Fontana afin de vous présenter sa nouvelle exposition Gérard Schneider, au tournant des années 50.